Les Belles soirées du CRAO / Saison 2023-2024

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Réservez vos places pour cette série de 5 conférences en personne.
Gratuit pour les membres du CRAO
Non-membres : 5 $ (payable à la porte le soir de la conférence)
Réservez votre place par courriel auprès de : [email protected]
Les conférences auront lieu dans la salle de recherche du CRAO, salle 211 à la Maison de la culture de Gatineau. Ouvert à tous !
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16 novembre 2023, 19h
Hugues Théorêt
L’Ordre de Jacques Cartier, la société secrète des Canadiens français (1926-1965)
Au XXe siècle, le Canada français avait sa société secrète, l’Ordre de Jacques Cartier, communément appelée « La Patente ». L’Ordre de Jacques Cartier a vu le jour en 1926 dans l’est d’Ottawa. De 1926 à 1965, durant toute la durée de vie de l’Ordre de Jacques Cartier, des centaines de commanderies furent créées en Ontario et au Québec, principalement, mais aussi au Nouveau-Brunswick, au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta. À son apogée, dans les années 1950, l’Ordre comptait plus de 40 000 membres.
Au cours de son histoire, l’Ordre aura contribué à la fondation d’organismes les Clubs Richelieu, obtenu des gains importants pour les francophones comme la nomination de Mgr Guillaume Forbes, comme évêque francophone du diocèse Ottawa.
À propos du conférencier
Hugues Théorêt détient un doctorat en histoire canadienne. Chercheur en histoire, il enseigne à temps partiel à l’Université d’Ottawa. En 2012, il publie au Septentrion Les Chemises bleues. Adrien Arcand, journaliste antisémite canadien-français pour lequel il remporte le Prix du Canada en sciences sociales en 2014. Toujours au Septentrion, on lui doit aussi L’Expédition allemande à l’île d’Anticosti (2017), La Presse canadienne-française et l’extrême droite européenne, 1918-1945 (2018) et La peur rouge. Histoire de l’anticommunisme au Québec, 1917-1960 (2020). Hugues a aussi été administrateur au Centre régional d’archives de l’Outaouais (CRAO) et dirigé la revue d’histoire et de patrimoine de l’Outaouais, Hier Encore.

8 février 2024, 19h
Thierry Simonet
Le Fonds des Voyageurs (1790-1830)
À la fin du 18e siècle, l’embauche de Canadiens appelés voyageurs s’inscrit dans un système de traite des fourrures basé sur des contrats notariés à Montréal. Les hommes engagés sont liés à un marchand pendant plusieurs mois, voire plusieurs années ; celui-ci les emploie pour transporter des marchandises en canot vers les grands espaces du nord-ouest et en revenir avec leurs embarcations chargées de fourrures.
Alors que le voyageur fait de sa malléabilité dans les zones de traite un atout qui lui permet de gagner un bon salaire, sa femme et ses enfants n’ont d’autre choix que de s’adapter aux conditions de veuves et d’orphelins lorsque celui-ci passe de vie à trépas. La création du Fonds des voyageurs, par les négociants montréalais des Pays d’en Haut, vient quelque peu briser le mythe d’un patronat sans empathie pour leurs salariés et leurs familles, démontrant ainsi le désir des marchands, d’émanciper de la misère les familles de leurs engagés, ce qui permet une relecture des rapports existants entre employeurs et engagés et leur famille.
À propos du conférencier
Thierry Simonet, doctorant en Histoire à l’Université de Sherbrooke, a déposé sa thèse de maîtrise en histoire à l’Université d’Ottawa intitulée Le Fonds des Voyageurs : un fonds de secours atypique, 1790-1823, en 2022. Son projet de recherche actuel intègre une méthodologie axée sur les humanités numériques. Il est notamment basé sur le Fonds des voyageurs comme symbole d’une représentation de la société marchande de Montréal en pleine mutation et s’ingénie à mettre en exergue les changements socioéconomiques et culturels qui bousculent la microsociété montréalaise, et plus particulièrement la communauté des engagés canadiens-français dans la sphère de la traite pelletière d’après Conquête.

14 mars 2024, 19h
Michel Cheff
Jean Dallaire, ses jeunes années à Hull
Cette conférence retrace la jeunesse de Jean-Philippe Dallaire (1916-1965), jusqu’à son départ pour l’École des beaux-arts de Montréal, en septembre 1938. On y parle des années de formation de l’artiste, de ses liens avec le milieu artistique de Hull et d’Ottawa ainsi que de son séjour chez les Dominicains de la rue Empress, à Ottawa. La conférence est étayée d’extraits du Journal qu’a tenu l’artiste en 1937-1938, et est illustrée de photos et de documents d’archives, ainsi que de tableaux et de dessins réalisés à l’époque. Enfin, quelques chefs-d’œuvre signés Dallaire entre 1950 et 1965, complètent la présentation.
À propos du conférencier
Bien impliqué dans le milieu muséal, Monsieur Cheff a tour à tour été éducateur, conservateur, gestionnaire et directeur au Musée des beaux-arts du Canada, au Musée national des beaux-arts du Québec, au Musée des beaux-arts de Winnipeg et au Musée canadien des civilisations à Gatineau. Il accomplit présentement un Doctorat sur mesure en muséologie, patrimoine et histoire des collections à l’UQO. Son mémoire de maîtrise en histoire de l’art à l’Université de Montréal porte sur Jean-Philippe Dallaire.

11 avril 2023, 19h
Chantal Savoie
Les femmes, la presse, l’histoire
Les femmes de lettres montréalaises du tournant du XXe siècle ont joué un rôle important dans l’essor médiatique et culturel du Canada français. C’est, en effet, dans la métropole en pleine croissance que toute une génération de femmes de lettres s’appropriera l’espace public et se taillera une place dans la vie culturelle. À coup de chroniques et de billets bien ficelés, de conférences publiques, elles mettent en place des réseaux, font front commun pour valoriser l’éducation des filles, créent les premiers féminins magazines, écrivent du théâtre et font, de manière générale, la promotion des intérêts féminins dans toutes les sphères de la culture. Notre conférence présentera cette cohorte de femmes journalistes, leurs vies et leurs œuvres, leur poétique, leurs tribunes, leurs causes. Au final, il faudra peut-être donner raison à Mgr Camille Roy, qui affirmait que « Montréal est la capitale du féminisme au Canada » et que « cette ville des puissantes compagnies financières fait donc aussi le trust des femmes qui ont du talent littéraire, et qui y vont chercher du pain, quelques idées, beaucoup d’assurance, et quelquefois un mari. » (Camille Roy, «Causerie littéraire», La Nouvelle-France, vol. 4, no 2, février 1905, p. 58.)
À propos de la conférencière
Chantal Savoie est professeure au Département d’études littéraires de l’UQAM, chercheure au Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ) et titulaire de la Chaire de recherche en histoire culturelle de pratiques non dominantes (CRC). Spécialiste de l’histoire littéraire et culturelle des femmes et des pratiques culturelles de grande consommation, elle fait partie depuis vingt ans du collectif La vie littéraire au Québec et codirige cette équipe depuis plus de dix ans. En plus de cosigner plusieurs tomes de La vie littéraire au Québec parus aux Presse de l’Université Laval, elle est l’auteure de la monographie Les femmes de lettres canadiennes françaises au tournant du XXe siècle (Nota bene, 2014) et de plusieurs articles.

9 mai 2024, 19h
Léon Robichaud et Dominic Martin
Un double meurtre à Montréal en 1752. Analyse des sources et reconstitution de la scène du crime
Le soir du 13 mai 1752, Jean-Baptiste Gohier, menuisier, se rend chez des voisins, Jean Favre, jardinier, et Marie-Anne Bastien, couturière, pour obtenir l’argent et les sacs nécessaires à l’achat de semences de blé pour les deux familles. Gohier profite de l’occasion leur voler une somme d’argent importante, tuant Bastien et blessant mortellement Favre. Cette affaire tragique génère une quantité importante de documents dont le niveau de précision est variable. La modélisation 3D de la maison nous permet d’analyser les documents dans une démarche heuristique résultant en une reconstitution de la scène d’un crime qui s’est déroulé il y a 270 ans.
À propos des conférenciers
Léon Robichaud est professeur titulaire au département d’histoire de l’Université de Sherbrooke et co-directeur du Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal. Spécialiste de l’histoire sociale du politique en Nouvelle-France et des humanités numériques, il s’intéresse aux relations entre les habitants et les autorités ainsi qu’à l’utilisation d’outils informatiques dans l’analyse des phénomènes sociaux. Parmi ses publications, on compte « Les résistances à la loi sur la voirie de 1796 au Bas-Canada : action populaire et débat politique » (2021) et « Prendre le tournant spatial en histoire » (2019).
Candidat au doctorat en histoire à l’Université de Sherbrooke sous la direction de Léon Robichaud, Dominic a achevé sa maitrise en information appliquée en histoire avec le même directeur en 2023, son baccalauréat en histoire en 2016 et a précédemment terminé une technique de l’informatique au Cégep de Sherbrooke. Au cours de ses études, Dominic a développé des capacités en humanités numériques et combine ses qualités d’historiens avec des compétences en modélisation 3D historique, en géomatique de l’environnement et en analyse des réseaux de sociabilités.
Cette série de conférences est rendue possible grâce au soutien de la Ville de Gatineau et du ministère de la Culture et des Communications dans le cadre de l’Entente de développement culturel 2021-2023